Bienvenue!

Pour une troisième année, nous sommes installés sur les bords du lac Izabal, dans notre village d'adoption, Icacal. Nous poursuivrons nos activités de rénovation et de construction jusqu'à la fin janvier 2012. Nous sommes heureux de vous compter parmi nous et vous invitons à participer activement à ce blogue en nous laissant vos commentaires. Nous tenons à remercier toutes les personnes qui participent à l'élaboration de ce document collectif en partageant leurs photos, textes ou support technique.

Pour ceux qui le souhaitent, voyez notre blogue de la première année: http://projeticacal.blogspot.com ou de la deuxième année: http://icacal2010.blogspot.com/

Au plaisir de vous lire,

El Grupo Icacal

Invitation au Convivio 2012

Convivio 2012 du Grupo Icacal

Les 25-26-27 Mai 2012, le Grupo Icacal tiendra son Convivio annuel. Vous êtes invités à vous joindre au groupe lors de cette fin de semaine où nous ferons le bilan de nos activités passées pour mieux organiser notre prochaine saison de projets au Guatemala. Le tout se fera dans une ambiance festive et informelle et dans un cadre très proche de notre mode de vie à Icacal. Toutes les personnes concernées par nos projets sont les bienvenues. Que vous soyez donateurs, supporteurs, ancien ou futur participant, venez rencontrer des gens comme vous qui ont envie de contribuer à l’amélioration des conditions de vie des jeunes du Guatemala.

Cette fin de semaine aura lieu à la Colonie des Grèves, à Contrecoeurhttp://www.coloniedesgreves.com/.

Une maison pouvant héberger 30 personnes a été réservée et au besoin le site offre d’autres possibilités. Coût pour les 2 nuits : $50.00. Pour les personnes intéressées, les réservations se font par courriel au :lstjacques10@gmail.com

Les repas seront organisés par une équipe dirigée par Pauline. Coût pour la fin de semaine : $25.00

Considérant l’ampleur de la tâche, si vous souhaitez vous joindre à nous uniquement pour les repas, veuillez s.v.p., nous le faire savoir et des instructions plus détaillées vous seront acheminées par l’équipe-cuisine.

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La vie des gens que nous cotoyons


Nous vous présenterons dans cette section des parcelles de vie de nos concitoyens d'Icacal. Leur niveau de vie n'y est évidemment pas très élevé et les opportunités de travail peu nombreuses. La pêche en est une, mais peu rentable. Nous vous ferons connaître graduellement d'autres formes de travail tel le travail dans la "hulera", ferme de caoutchouc, dans les fermes d'élevage ou tout simplement le gardiennage de résidences secondaires  des gens plus aisés. Ce sont leurs enfants qui fréquentent les écoles de la région et que nous aidons à acquérir une formation de base qui pourrait leur permettre une meilleure qualité de vie. Tout un défi!



Notre dépanneur du coin

Nous commençons à faire partie du village de Buenos Aires. Ici on trouve les produits de base et on commence à connaître les potins du coin....par contre, eux savent tout de nous depuis longtemps. Passer inaperçu pour nous est impossible.



27 novembre 2011

LOTE 6 (Aldea San Gil)

Lote 6 est un village (aldea) qui s’est créé il y a 40 ans à partir de la migration de familles menacées dans leur région par la guerre civile. Migrants dans leur propre pays, les habitants de la région continuent de se déplacer au hasard du travail disponible.
L’aldea San Gil compte six lots dont Lote 6 est le seul qui soit habité. Les cinq autres lots servent de pâturage pour le bétail.
Lote 6 compte 84 familles qui se partagent environ 145 enfants. De 40 à 50 de ces familles sont monoparentales.
À cette date, le village reçoit l’eau courante, mais n’est pas électrifié et le sera peut-être en décembre de cette année.

Une famille typique.

Nous avons rencontré une famille typique parmi les plus pauvres de Lote 6.
La famille Guerra compte deux adultes et quatre enfants dont trois sont d’âge scolaire.

 Ils vivent dans une maison au plancher de terre battue dans deux petites pièces 
(voir photo ) : une chambre à coucher avec trois lits simples et une cuisine avec une place à feu. La toilette sèche est à l’arrière de la maison.

La famille vit dans cette maison  depuis maintenant 2 ans et les grands-parents vivent dans une autre maison.

Le père, Misael Guerra a 24 ans. Il travaille dans un « vivero »  où sont produits de jeunes plants de hevea (arbres à caoutchouc). Pour se rendre au travail, il parcourt 5 km à bicyclette,  six jours par semaine. Sa journée de travail commence à 5:00 heures et se termine à 10:00 heures.
Il gagne Q65  par jour et est payé aux 15 jours. ($1 Can. =7.4 quetzales)
Si on estime qu’un repas pour 6 personnes coûte de Q100 à Q125, on comprend vite que ce salaire n’est pas suffisant pour nourrir sa famille, payer l’eau et  le loyer (environ Q200  par mois).
Josefina, la mère est âgée d’une vingtaine d’années. Elle travaille à l’occasion à cueillir des fruits qu’elle vend pour aider à joindre les deux bouts. Elle prend soin des enfants et prépare la nourriture, frugale et peu diversifiée : tortillas, frijoles et riz, le tout quand il y en a, comme elle dit. Elle a donné naissance à ses quatre enfants dans sa maison avec l’aide d’une sage-femme (comadrona).

Josefina est bien consciente de l’importance que ses enfants aillent à l’école, mais la pauvreté criante de la famille en limite l’accès. Par exemple, il n’y a ni table ni chaises dans la maison, alors si les enfants ont des devoirs, ils doivent les faire sur un bloc de ciment !

Les trois enfants Guillermo (9 ans), Gwendy (8 ans), Legui (5 ans) et Maira (1 an) étaient tous présents lors de notre rencontre.

Guillermo est en deuxième année. Il a doublé à plus d’une reprise. Quand nous l’avons rencontré, il avait un poignet en écharpe suite à une chute en bas d’un arbre. Il a été soigné au puesto de salud de Los Angeles à quelques km de Lote 6.

Gwendy est en première année. Elle aussi a déjà doublé. Legui  devrait aller à la maternelle en février 2012.








L’École à Lote 6




À l’école du village, il y a six 6 niveaux : la maternelle qui doit compter un minimum de 8 enfants (âgés de 3, 4 et 5 ans) pour être en fonction et les niveaux de 1ère à 6ième année.

L’année scolaire s’étend de janvier à octobre et l’horaire quotidien va de 7:30 à 12:30 heures.
Une collation est servie aux enfants grâce à une contribution gouvernementale de Q1,5 par jour par enfant. Si cette contribution venait à manquer, il serait difficile pour les familles de compenser.
Puisque les classes sont libres à partir de 12 :30heures, le directeur souhaiterait que les locaux puissent être utilisés l’après-midi par les élèves de niveau secondaire qui doivent présentement voyager jusqu’à Los Angeles, à environ 5 km de Lote 6.

L’enseignement est assuré par Elmer, le directeur de l’école qui est maintenant assisté de 5 (professeurs) maestros. Un maestro prend en charge de 25 à 35 enfants.
En 2009, alors qu’il n’y avait que deux maestros, seulement 70 enfants fréquentaient l’école.
En 2011, depuis qu’il y a 5 professeurs non seulement la population de l’école s’est élevée à près de 125 enfants, mais les échecs sont maintenant beaucoup moins nombreux.

Peu d’enfants terminent le niveau primaire. On constate  un taux d’abandon important et ce en particulier après la troisième année.

Les enfants ont des devoirs à faire à la maison, mais 10 sur 30 ne les font pas, ce qui retarde le rythme d’évolution des classes. À tous les deux  mois les professeurs rencontrent les parents dont 80% participent à ces rencontres où les professeurs font état de l’évolution de leurs enfants.
Avant 2009, les parents devaient payer de Q10 à Q15
  par enfant pour la fréquentation de l’école. En 2009, la femme du président a institué un programme d’aide aux familles.
Ce programme « Mi familia progresa » versait Q300 à chaque famille, à condition que les enfants fréquentent l’école ainsi que le Centro de Salud. Bien sûr, les bénéficiaires de cette aide devaient être enregistrés. Ce programme a duré deux ans, mais compte tenu de l’élection d’un nouveau gouvernement, on ne sait pas encore s’il sera maintenu.

La communauté souhaite que ce programme d’aide devienne un programme d’État et ne soit plus dépendant des gouvernements.

L’implication de notre groupe dans ce village au niveau de l’amélioration des infrastructures scolaires (construction de deux nouvelles classes , d’une cuisine, de toilettes  à l’eau courante et la réfection des pupitres ) a pour effet de susciter de l’enthousiasme chez les enfants et les professeurs.













Place aux enfants.

Tous nos participants vous le diront: l'omniprésence des enfants, que ce soit sur les chantiers ou à travers nos activités, constitue un élément majeur de la formule développée par notre groupe. Nous faisons en sorte qu'ils soient en confiance et en sécurité auprès de nous et même les parents en oublient leur peur des enlèvements (peur très répandue ici). 



















Harold est un habitué.

Tantôt pour demander un biscuit, ou de nouveaux gants ou tout simplement pour pêcher son poisson.





 La base de l'alimentation des gens que nous cotoyons.


Les fameuses tortillas qui nourrissent une grande partie de la population mondiale. Nous avons eu la chance d'assister à une opération importante dans le processus de leur confection: le fabrication de la masa, la pâte qui permettra de nourrir, 3 fois par jour, la grande majorité de la population que nous côtoyons. La recette est assez simple: un plat de maïs, un peu d'eau, on fait moudre le tout avec le petit moulin alimenté au diésel (un moulin par village). Voilà, la pâte est prête pour confectionner les petites tortillas, opération exclusivement féminine, et elles sont cuites à chaque repas. Dire que dans les pays riches le maïs est maintenant utilisé pour produire du carburant. Il n'y a pas si longtemps, pour 1 quetzal, on pouvait acheter 5 tortillas prêtes à manger alors qu'aujourd'hui, on n'en obtient que 3...








La famille Morales

Cette semaine, nous avons fait une autre visite dans une famille de Lote 6.  Noemi, qui peinturait avec nous  la nouvelle école de Lote 6, était bien  fière  de nous accueillir dans sa famille.
La famille Morales se compose de 8 personnes, les parents et 6 enfants :
Le père, Edwin, 40 ans, est un ouvrier agricole, qui travaille dans une ferme d’élevage.  De temps à autre, il peut trouver un peu de travail supplémentaire ailleurs.  Il gagne Q50 par jour (moins de $7.00) Il était au travail lors de notre visite.


La maman Reina, a 30 ans, et s’occupe de ses enfants et de sa maisonnée.
L’aînée, Heidy, a 14 ans et va débuter la 2e année de basico (secondaire),
Daisy, 13 ans, va débuter sa dernière année de primaire à Lote 6, soit la 6e année,
Edwin, 11 ans,  monte en  3e année, de même que mon amie Noemi, qui vient d’avoir 9 ans,
Les deux derniers,  Isaï, 4 ans, ira à la maternelle en janvier et le petit dernier Nimrod, a deux ans et beaucoup d’énergie.
La famille a déménagé à Lote 6 il y a 9 ans pour se rapprocher de l’école et des services.  Le terrain qu’ils occupent a été acheté à ce moment-là.  Avec la construction de la modeste maison en bois, le prix s’est élevé à Q5,000, payé  évidemment sur plusieurs  années.
Les parents d’Edwin vivent dans un village de la région.  La mère de Reina est décédée à l’âge  de 47 ans d’un problème cardiaque  et son père habite encore Cayuga.  Les 2 grandes filles étaient d’ailleurs en visite chez leur grand-père lorsque nous sommes passés visiter la famille.
Nous avons jasé avec Reina de l’importance de l’éducation pour les enfants.  Elle voudrait bien que ses enfants s’instruisent le plus possible et qu’ils ne vivent pas ce qu’elle a vécu :  son père refusait qu’elle aille à l’école, disant que ce n’était pas nécessaire pour une fille.  Elle a réussi à faire sa première année d’école lorsqu’elle avait 10 ans.  L’année suivante, elle a débuté la 2e mais n’a pas pu la terminer.  Elle sait un peu lire et écrire.  C’est une jeune femme chaleureuse et  pleine de vie malgré le manque de ressources.
Il y a 5 ans, ils ont commencé à bâtir leur maison en « dur » c’est-à-dire en blocs de béton derrière la petite maison de bois actuelle.  Comme on peut voir sur les photos, il y a encore quelques années de travail avant de compléter cette maison.



La famille utilise des latrines situées à l’arrière de la maison, partagées avec les occupants de la maison voisine.    
L’almentation est évidemment restreinte aux tortillas et aux frijoles (haricots noirs) Isaï, un peu égratigné par une chute récente, nous en montre quelques  grains.  La famille est équipée d’une « granadora », petite machine qui égraine les épis de maïs bien séchés.  On en voit quelques gros sacs dans la cuisine.  Reina me dit qu’environ une fois par mois, il peut y avoir du poulet au menu, nourriture de luxe pour eux.
 La partie fermée de la maison est simplement constituée d’une série de lits et d’une armoire.  Les lits sont protégés des insectes par des rideaux.  Au fond, il y a un silo dans lequel ils conservent les grains de maïs, à l’abri de l’humidité et des rongeurs.  La conservation peut durer jusqu’à une année sans problème. Noemi et Isaï étaient  bien  fiers de poser devant  leurs lits.  Noemi avait un peu de difficulté  à cadrer les photos mais nous nous sommes bien amusés.














Ici, encore une fois, notre mission prend tout son sens :  permettre à des enfants du primaire d’avoir accès à l’école dans des installations décentes, stimulant ainsi le goût d’apprendre afin que tous, malgré la pauvreté, puissent lire, écrire et compter.

De mieux en mieux pour nos voisins sinistrés

Une équipe de travailleurs est à pied d'oeuvre depuis 2 jours et selon ce que l'on comprend, le propriétaire est plein de bonne volonté pour reconstruire une maison très correcte pour loger la famille qui agit comme "gardien" de sa résidence sur le bord du lac. Ça augure bien.


Quant aux vêtements envolés en fumée, ils sont remplacés, d'abord, par les arrivages de valise en provenance du Québec. L'extraordinaire soutien financier de plusieurs d'entre vous permettra l'achat de tous les effets manquants et une grande partie de l'ameublement de la famille. Nous ferons tout ce qu'il faut pour que tous les enfants puissent reprendre l'école malgré les autres préoccupations qu'ils ont.

Un petit coup de pinceau avec nos restes de peinture , histoire de faire patienter nos sinistrés dont la reconstruction de la maison tarde un peu




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